L'apport de compost protège des maladies : une découverte des années 80 !
08/10/2018 |
Matière organique
Point de vue
Sol
Oui, s'il est de bonne qualité c'est à dire produit dans des conditions aérobies !
C'est le docteur Francis Chaboussou, qui fut directeur de recherche et directeur de station de l’INRA qui a mis cela en évidence dans son ouvrage "Santé des cultures" publié en 1985. Il prouve par ailleurs que c’est la physiologie même de la plante cultivée qui est perturbée par les pesticides, la rendant plus vulnérable aux agresseurs. Il montre que le recours massif aux pesticides crée des fragilités chez les plantes… qui vont conduire à augmenter encore plus l’usage de ces toxiques pour tenter de réduire les nouveaux dégâts causés par cette fragilité. Un véritable cercle vicieux !
J'ai eu l'occasion de vérifier ces données avec mon ex-associé Bernard K. Martin lors d'essais conduits durant cinq ans entre 1989 et 1994 sur 5 parcelles d'un hectare chacune. 3 parcelles en maraîchage, une en production céréalière, une en viticulture. Chaque hectare a été partagé en deux parties, l'une amendée avec du compost et fertilisée selon les besoins des cultures, l'autre uniquement fertilisée. Durant ces 5 ans d'expérimentations financés par le Service des Eaux du canton de Vaud en Suisse, nous avons pu constater que les parcelles comparatives amendées avec du compost produisait systématiquement des productions en meilleure santé, en particulier avec plus de légumes commercialisables.
Ces résultats ont été confirmés par des recherches en laboratoires et par les travaux du Docteur Jacques Fuchs du laboratoire Biophyt qui travaille actuellement sur l'analyse de la qualité des composts pour de nombreuses plateformes de compostage en Suisse.
On constate par contre sur ce test que les composts stérilisés ne possèdent plus cette capacité à protéger les plantes des maladies. Ce sont bien des microorganismes utiles présents dans le compost qui sont responsables de la protection des plantes contre les maladies.
Un autre test met en évidence que tous les composts ne possèdent pas les même qualités.
Quelques explications :
100 graines de concombre ont été systématiquement semées dans des pots différents.
Premier cas de figure : dans un échantillon témoin de terre saine, 95 graines germent.
Deuxième cas de figure : une maladie propre au concombre a été introduite (phytium ultimum, soit la fonte, pourriture d'une jeune plant), seules 15 graines y résistent.
Dernier cas de figure : 10 % de compost ont été ajouté à la terre. On constate que pour les mêmes doses de maladie, un pourcentage beaucoup plus élevés de graines se développent. Le compost protège des maladies, mais tous les composts n'ont pas le même effet. Certains sont de meilleure qualité !
Un bel encouragement à la production et à l'usage de compost dans nos jardins. Toujours en produisant un compost de la meilleure des qualités : structurant et mélange indispensables !
Christian Nanchen, consultant, formateur