Le lombricompostage : une solution qui marche aussi en collectif urbain
28/02/2018 |
Lombricompostage
Technique à l’origine agricole et donc réalisable en plein champ et sur de gros volumes, le lombricompostage est essentiellement connu du grand public pour sa version mini et intérieure (les petits lombricomposteurs en plastique). Depuis plus de 5 ans, l’association
Eisenia s’emploie à démontrer que cette technique est aussi totalement adaptée sur des
modèles collectifs urbains, extérieurs ou intérieurs. Le lombricompostage permet d’optimiser des installations que nous pouvons placer très proches d’habitations, nécessitant peu d’entretien, un lombricompost de qualité et offrant entre autres l’avantage de pouvoir utiliser du carton, très facilement trouvable en ville, comme apport carboné principal.
Le principal défi pour faire fonctionner correctement ces installations est d’organiser la migration des vers afin qu’ils soient toujours présents massivement dans le lombricomposteur et empêchent par leur travail la montée en température qui les repousseraient. Les vers suivent la nourriture ; nos lombricomposteurs sont composés de bacs communicants entre eux ; il faut alors organiser les dépôts (et donc le déplacement des vers) en fermant successivement l’un ou l’autre des bacs d’apport, les utilisateurs se contentant de jeter leurs épluchures dans le bac disponible (soit en libre service, soit fermé par un cadenas à code). Une fois les vers partis dans un autre bac, il est possible de récolter le lombricompost mûr.
Actuellement,
23 sites et 2 plateformes sont en fonctionnement. Les plus vieux sites ont 3 ans et il faut compter en fourchette basse 1T de déchets traités par an et par m² au sol.
Ces avantages cumulés permettent d’offrir de
nouvelles potentialités au compostage urbain sur place avec tous types de volumes, voire, dans nos rêves les plus fous (qui restent quand même moins fous que l’idée de brûler les matières organiques, de les enfouir ou d’en faire du gaz), la possibilité de valoriser sur place la totalité des biodéchets produits par les habitants de notre Métropole de Lyon (et aussi d’ailleurs). C’est ce que nous défendons dans une étude prospective maison, le plan B et ce que nous voulons essaimer à travers nos formations.
Pierre Ulrich, Association EISENIA