Point de vue développé dans le Rapport maître composteur d’Anaïs Armengol, Gestion des déchets de cimetière, 2017.
24/10/2019 |
Point de vue
A la lecture de ce mémoire de fin de formation Maître composteur, qu’apprenons-nous?
Le projet restitué et analysé dans ce mémoire est mené dans le Gers par Trigone, syndicat mixte de traitement de déchets du Gers, qui porte sur le traitement des déchets dans les cimetières communaux proposé au SIDEL, un syndicat intercommunal de collecte de déchets situé dans le Gers (carte 1) et s’étendant sur 56 communes pour une population totale de 22 153 habitants.
Mettre en place le tri pour faciliter le compostage des déchets verts
Les pratiques actuelles des communes pour la gestion des cimetières se regroupent en 4 catégories.
Si l’entretien des cimetières relève de la responsabilité des communes, chacune organise l’entretien de manière spécifique :
1. Par les services techniques de la commune :
Le cimetière est en général de grande taille et est entretenu quotidiennement par des agents techniques.
2. Par l’employé communal :
Il s’agit de petites communes qui emploient un agent communal (cantonnier) quelques heures par semaine.
3. Par un élu :
La commune n’a pas d’employé communal et c’est l’élu délégué « au cimetière » qui s’occupe de l’entretien..
4 Par les habitants :
La commune invite ses habitants à une journée « citoyenne » pour réaliser l’entretien du cimetière.
Communiquer auprès des usagers-utilisateurs
L’acteur majeur de ce projet est avant tout l’usager du cimetière. En effet, les usagers sont les producteurs de déchets mais également ceux qui devront les trier. La communication auprès du grand public est donc essentielle et ne doit pas être négligée.
Une campagne de communication devra être organisée sur les communes qui se lancent dans le projet afin d’avertir les usagers potentiels du cimetière. Il peut même être envisagé d’organiser une réunion avec les habitants, en amont de l’expérimentation, afin de recueillir leurs idées et réticences et mieux adapter les aménagements.
Une signalétique à l’entrée et sortie du cimetière sera à imaginer ainsi que des panneaux informatifs sur le fonctionnement des nouveaux conteneurs ou composteurs.
Créer des partenariats avec les associations locales et d’insertion
Les associations pourraient être partenaires sur certaines communes. Les associations de jardiniers, associations de réinsertion pourraient récupérer les pots pour les réutiliser ou bien les déchets verts du cimetière pour les composter.
Impliquer les professionnels des espaces verts
Le projet peut également être mené en partenariat avec des professionnels comme des pépiniéristes ou maraîchers qui pourraient réutiliser les pots ou composter les déchets naturels. Dans ce cas là, une convention devra être signée entre la commune et le professionnel afin de bien déterminer les compétences et limites de chacun.
Le tour des pratiques de compostage dans les cimetières
espace de tri (pots cassés, fleurs artificielles…) et de collecte des déchets verts
collecte des déchets verts et terreau
Pour répondre aux problèmes techniques que posent ces déchets de cimetière (cf. introduction), Anaïs Armengol fait plusieurs recommandations :
Comme on a pu le constater avec le recueil d’expériences, le compostage sur le cimetière est possible mais reste compliqué si on se limite aux seuls déchets des usagers : fleurs fanées (déchet majoritairement carbonés) et terreau. Le processus nécessite beaucoup d’eau et prend du temps. Dans l’idéal, pour dynamiser le compostage, il faudrait équilibrer le composteur avec des déchets azotés.
“Au vu des retours d’expériences, j’opterai pour la mise en place d’une structure grillagée sans couvercle qui permettra aux déchets de s’humidifier lorsqu’il pleut. Le bac sera de grande taille afin de pouvoir rentrer dedans et retourner le tas. En période de grosse production de déchets comme les enterrements ou le nettoyage d’avant Toussaint, l’absence de couvercle permettra de monter le tas en hauteur et éviter l’ajout d’autre bac.
La mise en place d’un second bac pour le stockage de la matière sèche est inutile puisqu’il n’y a pas besoin de matière carbonée pour le compostage de ces déchets.
L’aire de compostage se limitera donc à un bac grillagé et des consignes de tri.
Comme pour toute aire de compostage, il faudra un référent. Dans la plupart des cas, je pense que ce sera l’employé communal car une gestion collective semble difficile dans un cimetière. Ce point devra être discuté par l’élu responsable de l’agent ou sa direction afin que le temps d’entretien de l’aire soit comptabilisé dans son temps de travail.
L’équipe technique devra être formée au compostage afin qu’elle soit autonome dans la gestion du site”.
En ce qui concerne le compost obtenu, il pourrait être utilisé dans les jardinières ou espaces verts des cimetières ou encore être mis à disposition des usagers du cimetière pour les plantes qui fleurissent les tombes.
La troisième proposition serait la mise en place d’une zone de réutilisation des pots, vases et jardinières. Sa mise en place semble très facile à mettre en oeuvre et permettrait de réduire les déchets de la poubelle noire de façon drastique puisque les pots, vases et jardinières en terre cuite, pourraient être détournés des ordures ménagères. Le matériel nécessaire pour organiser cet espace se limite à un bac et une affiche.
Le point à travailler sera surtout la communication afin d’expliquer ce qui peut être déposé dans le bac et le fonctionnement de l’espace.
En amont de la mise en place de ces recommandations, Trigone propose une fiche diagnostic pour chaque cimetière : fiche téléchargeable ici :
Fiche diagnostic cimetières
Rédacteur : Valérie Colin, coordinatrice RCCAURA.